La vie, tout simplement

 maman marco saintes
Là-bas, en ville de Saintes,
J'ai été enfant, rue Saint-Maur.
J'en garde la douce empreinte
D'un grand bonheur qui vit encor.
 
J'ai dû quitter mon berceau,
Mon village et la ferme,
Papa ayant décidé, sans mot,
A sa vie, de mettre un terme.

Fallu ne pas baisser les bras,
Partir ailleurs gagner l'argent,
Réagir et mener combat
Pour nourrir trois petits enfants.

Dans la peine et la souffrance
Maman trima en habits noirs,
Le cœur meurtri par l'absence,
Dispensant tendresse et espoir.

Partir de mon doux nid d'enfant,
Construit d'amour et de chaleur,
Quitter mes racines à huit ans,
La campagne et ses vrais bonheurs.

Saintes, cité aux arènes,
Majestueuse dans ses décors,
Aux splendeurs gallo-romaines,
M'a pris dans son cœur, rue Saint-Maur.

A l'âge de l'insouciance,
Je suis devenu citadin
Et des fois, quand j'y repense,
Je dis grand merci au destin.

Je suis un bateau sur la mer
Qui avance au gré du vent,
Sous l'azur ou le tonnerre,
Je suis la vie, tout simplement.

Marc GANRY