Babou pleure. Tout est gris, tout est noir.
Il a mal et son corps n'est que douleur.
Le cœur déchiré, il n'a plus d'espoir.
Il est seul dans la nuit et le malheur.

Soir de souffrance pour le labrador
Dont le regard décrit la détresse.
Dans la rue déserte, triste décor,
Il rêve de pain et de tendresse.

A son maître, il lance sa haine.
Il lui promet les plus grands châtiments.
Babou veut hurler toute sa peine.
Qui donc entendrait son ressentiment !

Il a connu les coups sous le bâton,
La faim, le froid et les mots qui blessent.
Puis il a fui l'enfer, les punitions,
Pour chercher l'amour et les caresses.

Exténué et meurtri, Babou s'endort.
Il ne voit pas les doux yeux de Doris,
Petit fée aux cheveux couleur d'or,
Venue pour le sauver du supplice.

Le labrador se laisse caresser.
Son regard vide devient brillance.
Sur son corps, il sent tout l'amour glisser.
Tout est bonheur et reconnaissance.

Le chien renaît, comme au premier jour.
De larmes, ses beaux yeux se remplissent.
Il aimera pour longtemps, et toujours,
Cette petite fée, nommée Doris.

Marc Ganry