Il était une fois, à Pau...Dix jeunes recrues,
Cuvée « Gendarmes auxiliaires », un tout nouveau cru,
Invitées dans la cité de ce bon roi Henri,
Lieu privilégié pour servir la Mère Patrie.


Cette année là, mon képi arrosait ses deux ans,
Giscard voyait son destin le faire Président.
Le vingt troisième hiver, en moi, venait de sonner,
J'étais un pandore, chouchouté par mes aînés.

Nous formions une bien jolie bande de copains,
Des cognes tout jeunots disaient, pensifs, les anciens.
Le printemps fit éclore des bourgeons d'amitié,
D'aucuns s'épanouirent sous le soleil de l'été.

Le temps des vacances pour brigadier « Papillon »
Quand j'allais butiner du côté de l'Aveyron,
Magnifique contrée entre Bretagne et Midi,
Un havre de quiétude, l'écho du paradis.

Une invitation sur les terres familiales
Adressée par un copain pétri d'idéals
Dont la bonté et son duo l'humilité
Font chanter les louanges sur un air de félicité.

Jean-Claude, attachant, affable et nature,
A l'âme et au cœur sans jour de fermeture,
Dévoué Pandore auxiliaire qui devint mon ami,
Comme le furent en leur temps, Montaigne et la Boétie.

Lien indéfectible aux milles saveurs
Telle l'eau de la source venue des profondeurs,
Dans un terroir de lumières entre Causse et Vallons,
Berceau et racines de mon camarade d'Aveyron.

Jean-Claude qu'un grand et beau soleil illumine
Témoin d'honneur et privilégié, on le devin',
Quand le sacre du mariage m'unit à sa sœur
Et qu'un loupiot inonda nos vies d'un grand bonheur.

Inlassablement elles tournèrent les aiguilles du temps.
Bientôt quatre décennies qu'elle luit au firmament
Cett' belle étoile qui veill' sur nos destinées,
Saupoudrant d'un voile de bonheur toutes ces années.

Un poème gravé sans ambages ni manières
Pour dire à ce copain, à cet ami, à ce beau-frère
Rencontré quand j'étais Pandor' sous le ciel de Pau
Que nos cheveux grisonnants n'en sont que plus beaux.

Marc Ganry


Illustration : Jean-Claude, Gendarme auxiliaire 1974