Qu'il vienne du levant ou bien de l'arctique,
Je danse avec le vent, là-haut, sur mon faîte ;
Qu'il vienne du couchant ou de l'antarctique
Je vais au gré du vent, car je suis girouette.


J'aime peu le vent d'Est, des monts et des plaines,
Le vent des soupirs, capable de caprices,
Doux murmures de plaintes, d'âmes en peine,
Des appels à la colombe bienfaitrice.

J'aime pas le vent du Nord qui mord sans pitié,
Cruel, aux yeux polaires et aux mains de ciseaux,
Sorti des noires profondeurs de l'éternité,
Le vent des grands frissons qui vous glace les os.

J'aime bien le vent d'Ouest qui parle d'océan ;
Chargé d'espoir, il est une force et courage ;
Il combat l'hiver et fait gagner le printemps,
Distribuant pluie et douceur sur son passage.

J'aime moins le vent du Sud, parfois un peu fou,
Qui court, tel un jeune homme qui n'a pas su grandir,
De taillis en forêts, porter ses mauvais coups,
Vent inspiré du désert, venu pour nuire.

Et il y a le vent de toujours qui souffle en mai,
Qui parle de renaissance au printemps,
Du combat triomphant de la vie sur la mort,
Et de ce vent, je ne me lasse jamais.
Chaque année, du haut de mon clocher, je l'entends ;
En moi, sa voix résonne, toujours et encore.


Marc GANRY