Je marchais, à l'image de ce pèlerin
Qui va vers l'horizon, chercher le paradis.
Je gravais ma route à coups d'alexandrins ;
Sur une des pages, j'ai gratté ce récit.


« Depuis longtemps, j'avais soif et faim d'idéal,
Lassé d'un monde sans repère et sans âme.
J'ai rencontré mon Eden appelé Cantal.
Il me dit : avec moi c'est tout un programme !

Tu t'enivreras du parfum de mes prairies,
Jardins colorés qui ornent mes montagnes ;
En chemin, pour t'inviter à la rêverie
Du haut des puys, s'étalera la campagne.

Mes bois revêtiront leurs fastes parures,
Tendre aquarelle voulue par le Créateur,
Plaisirs renouvelés par dame nature,
Symphonies de plaisirs et de chaudes couleurs.

Dans l'onde pure de mes lacs et rivières
Tu surprendras la truite ensorcelante,
Et si, à mes sources, tu te désaltères,
Tu connaîtras plein de lendemains qui chantent.

Les troupeaux acajou, jardiniers en sursis
Agiteront leurs clochettes pour un concert ;
Ils sont mes joyaux et mon patrimoine aussi,
Force tranquille, le label d'un pays vert.

Le berger t'accueillera dans sa demeure.
A sa table, tu partageras son repas.
Instants d'émotion, d'amitié et de chaleur,
La folie des Hommes, ici, n'entrera pas ».

Depuis cet instant béni, les ans ont passé.
Je coule des jours très heureux dans le Cantal,
Merveilleux coin de France pour gens pas pressés
D'où je vous envoie cette carte postale.

Marc GANRY