Depuis des saisons, je voulais te causer.
J'ai laissé du temps au temps, simple recul.
Tu vois, je suis venu, avec la rosée ;
Dans le matin, la fraîcheur me stimule.

Plutôt qu'une fleur qui fane au soleil,
Je te dédie ce modeste parchemin ;
Une offrande qui n'a pas son pareil,
Façonnée par l'âme, le cœur et la main.

Souvent, tu me parlais de Monèdières.
Des projets, tu en avais plein la tête ;
Un vrai programme pour fin de carrière
Et ouvrir la porte de la retraite.

Au travail, tu te dépensais sans compter,
Ne craignant ni les heures ni la peine.
Tu étais rigueur et exemplarité,
La bonté était pour toi souveraine.

Tous deux, nous avons fait un bout de chemin.
Ce fut pour moi honneur et privilège.
Tu m'as appris à bâtir des lendemains,
A préférer le soleil à la neige.

Dans tes veines, coulait l'amour du métier.
Tu portais très haut les couleurs de l'Arme.
L'Homme que tu étais forçait l'amitié ;
Tu as fait honneur au nom de gendarme.

J'aurais préféré conjuguer au présent ;
Tu sais, pour moi, ce n'est pas très facile.
Tu nous a quittés trop précipitamment ;
C'était un de ces jours de la fin Avril.

A jamais tu seras dans ma mémoire.
Le temps qui passe n'aura pas d'emprise.
Je veux simplement te le faire savoir,
Salut ! Il fallait que je te le dise...

Marc GANRY