Toi le paysan, enfant de la terre,
Toi le jardinier de la belle France,
Tu vas partir, le cœur plein de colère,
A tes matadors, tu cries ta souffrance.

Qu'as-tu fait pour mériter tel châtiment,
Toi pour qui les sillons étaient sans secret,
Toi qui as tout donné, ta sueur et tes ans,
Tu vas partir, mais au nom de quel progrès !

Toi le paysan, gardien de nos campagnes,
Toi l'artiste qui peints les près et les champs,
Tu aurais pu être le grand qui gagne,
Mais t'es un de ces petits, un survivant.

Toi le paysan qui trimais jusqu'au soir,
Ne comptant ni les heures, ni ta peine,
Toi le paysan, l'acteur de nos terroirs,
Tu étais fier de jouer sur cette scène.

Dans ta chaumière, tu veillais au bonheur,
Toi le paysan, le père et le mari,
Et quand les dures années étaient rigueur,
Toi le paysan, tu luttais à tout prix.

Le temps passant, tout devenait galère,
Le fruit du labeur ne te nourrissait plus,
Alors du enviais les fonctionnaires,
Ces trop payés, ces nantis et ces repus.

Toi le paysan, à la fleur de l'âge,
Jour après jour, t'as mûri ta décision,
Partir pour un ailleurs, un autre ouvrage,
Abandonner ta passion et des sillons.

Toi le paysan, trop souvent dénigré,
Ultime artisan au grand savoir faire,
Toi qui étais la vie de nos contrées,
Je te dédie simplement ces quelques vers.

Toi le paysan, l'âme de nos villages,
Un jour, tu reviendras parmi nous,
C'est un souhait et je te rends hommage,
Toi le paysan, dans ce monde un peu fou.

Marc GANRY