Il est mort le vieux cheval blanc,
Emporté par le poids des ans.
Il est parti, une nuit de printemps,
Guidé par les étoiles du firmament.

Un ami et un confident,
Il était ce brave « Artaban »,
Un besogneux par tous les temps,
Dans les vignes et dans les champs.

Sa naissance fut un évènement,
Souvenir d'un très grand moment.
Comme il était beau cet enfant
Quand il jouait près de sa maman.

« Artaban » est devenu grand,
Fier de son amble de Don Juan,
Enflammant les jeunes juments,
Tous yeux pour ce poitrail puissant.

Il aimait les sillons fumants,
La terre qui s'ouvrait sous le brabant,
Un vrai bonheur pour « crin d'argent »,
Cœur et âme dédiés à son paysan.

Belle union de tous les instants,
Une vie d'amour, tout simplement
Entre un maître et son cheval blanc
Faite de douceur et de dévouement.

Un jour, sonna l'horloge du temps,
Annonçant le repos du vétéran,
La retraite après tous ces ans,
Pour le vénéré travailleur des champs.

Il a coulé des jours heureux le vieil « Artaban »
Avec son compagnon grisonnant,
Il est parti, une nuit de printemps
Guidé par les étoiles du firmament.

Marc Ganry


Illustration : Artaban, fier d'être un cheval blanc.