La-bas

Ce poème est tiré du livre de François Dat présenté dans la Newsletter No 8
"Dans le silence du Djebel , Algérie : carnet de guerre"

Quand la vie ne sera plus à jamais
Qu’un long fleuve de paix
Déroulant  lentement ses méandres alanguis
Dans le ruissellement du temps,


Rien ni personne ici-bas,
Ne pourra m’empêcher de songer
A tous ces amis ou ennemis
Qui sur cette lointaine terre
Auront joué au jeu de la guerre,
Et qui seront restés là-bas.

 

Là-bas, dans ces montagnes immenses
Aux horizons sans fin
Que seuls meublent le silence
Et la question de ce que sera demain.

Ce demain de soif, de sueur et de haine
Où l’horrible  vérité n’est que sang versé,
Où à chaque jour ne suffit pas sa peine,
Où le cauchemar devient à chaque instant, réalité.

Réalité d‘angoissantes attentes
Dans le tréfonds de nuits où l’on s’endort
Quand chaque bruit, chaque seconde s’apparente
Au bruissement de la peur et de la mort.

Cette mort qui soudain se voile
Dans des yeux qui ne comprennent pas
Que leur horizon puisse se terminer là
Le regard rivé dans l’infini des étoiles.

                                                François DAT