Il pleut sur la place du village.
Mesnac Monumentaumorts1
Le joli mois de Mai appelle les orages.
Une grande colère se lit sur son visage,
En son huitième jour, il enrage !
 
Sous les ondées, les discours sont verbiages.
Les plus beaux mots n'effacent pas l'outrage.
L'Homme a fauté, c'est un piètre personnage.
Face à la stèle, il s'évertue au rattrapage.
 
Il est là le parlementaire, faut soigner son image !
Un tant soit peu dépité par ce raccommodage.
Le chef de la cité ne faillit pas aux usages,
Il fleurit le monument et décrypte le message.
 
Y a aussi le chef des Pandores et son équipage.
La Vieille Institution doit réparer un dommage.
Tombé au Champ d'Honneur, il y a cent ans d'âge,
Un de ses soldats est, depuis, l'oublié des hommages.
 
Un oubli centenaire effacé par un gravage !
Est-il permis une telle offense pour un village ?
Pourquoi un siècle de silence pour un marquage ?
Y-a-t-il des non droits pour les victimes du carnage ?
 
Il donna sa Vie pour sauver son Pays du naufrage,
Au champs d'honneurs, il tomba Zéphyrin Delage.
C'est en Mai mil neuf cent quinze, la guerre vide les villages.
Des enfants, des maris et des pères voués à l'abattage.
 
Combien dans la Patrie France, y-a-t-il de Zéphyrin Delage ?
Ces enfants morts pour Elle et oubliés dans les hommages !
Un siècle de passé, Zéphyrin est de retour dans son village.
Y-a-t-il une âme, un cœur qui se souvient de son visage ?
 
Zéphyrin Delage, un nom sur la plaque aux hommages.
Devoir de mémoire et de conscience, l'Histoire portera témoignage.
Un clairon, des lectures. Aujourd'hui, le soldat n'a pas d'âge.
Sur la stèle du monument aux morts, une colombe chasse l'orage.
 
Marc Ganry
01/03/2014