Cocktail détonnant de l'Été

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En ces longs jours bleus baignés par les flots dorés de l'astre solaire,
L'été invite au vagabondage des pensées dans l'onde claire,
Bercé par les vagues, frôlés par les petits poissons argentés,
Et à la brune, rêver les yeux rivés sur la Voie lactée.
 
Dans l'indolence de l'étang, grenouilles et insectes dansent leur ballet aquatique,
La vie exulte à fleur d'eau où les nénuphars toutes feuilles en cœur s'excitent,
Balançant leurs tiges au vent pour offrir leur calice au Roi soleil,
Les libellules fatiguées de leurs acrobaties aériennes s'y reposant à merveille.
 
Plus loin la garrigue incandescente fredonne sous la canicule estivale,
Des ksss, ksss lancinants s'envolent des arbres, composant la chanson de l'été,
Les cigalons lancent leur appel nuptial à dame cigale,
Perchés sur les oliviers dans leur livrée couleur d'écorce, bien camouflés.
 
Promenons-nous dans les bois pour sentir la fraxinelle aux fleurs rosées,
Ses feuilles se couvrent d'un liquide gluant au parfum citronné,
Miracle de la création, si l'on approche une flamme la plante prend feu,
Sa lumière vive lui a donné le surnom de « buisson ardent » joyeux.
 
Par contre il en est une qui ne se donne pas souvent en spectacle,
Excepté quand elle lance son « houpoupoup » typique perchée sur une branche,
Telle une danseuse de flamenco jouant de son éventail en plein dimanche,
Avec son long bec effilé, la huppe fasciée déplie sa crête orangée par miracle.
 
Au crépuscule les « tiou-tiou » fluttés, lancés par le petit-duc vers le firmament,
Vous accompagnent dans les bras de Morphée, tandis qu'au clair de lune spontanément,
Proche du bord de la rivière, des traits griffant le miroir de l'onde,
Annoncent maman castor et ses bébés pour leur sortie vagabonde.
 
Alors que le soleil s'est fait la belle, les ombres envahissent le village,
Place aux créatures de la nuit quittant leur gîte pour aller dîner,
L'oreillard gris déploie ses grandes oreilles pour chasser les papillons volages,
Et les pipistrelles, traquent autour des lampadaires les insectes protéinés.
 
Au crépuscule flâner dans le jardin peut-être un vrai bonheur,
Enivré par le parfum suave et miellé du chèvrefeuille odorant,
Sa fragrance pénétrante attire les papillons, sphinx et noctuelles flâneurs,
Qui se délectent du nectar blotti dans les profondeurs des cônes béants.
 
Août souffle son haleine brûlante, son œil solaire dardant d'interminables rayons,
Lorsque la brune paraît, on respire d'aise, savourant l'air plus léger d'Aquilon,
C'est aussi la saison des « pommes d'amour » et leur farandole savoureuse dans l'assiette
Où la chair pulpeuse des tomates vous fait saliver de plaisir, sans diète.
 
Mais subitement l'air pèse lourd sur les collines, d'énormes nuages montent à l'horizon,
L'été fait ses gros cieux qui se teintent d'ardoise avalant le bleu du firmament,
Puis soudain une entaille titanesque déchire le ciel violemment,
La nature délivre sa signature par sa puissante décharge de lumière et de son.
 
Pour les adeptes de la montagne il faudra monter en altitude, proche des éboulis,
Pour admirer les tapis fleuris des silènes acaules posés sur leurs coussinets verts,
Cette tapisserie féerique, constellée d'une myriade de fleurs rose tendre et jolies,
Où tels des elfes gourmands les papillons récoltent le nectar de ces fées joaillières.
 
Pour les amateurs de vagues leur bruit compose toujours une musique différente,
Légères et tranquilles elles murmurent à l'envi les secrets de la mer amante,
Mais si le vent se lève, elles accourent du grand large pour s'éclater sur les rochers,
Éparpillant dans l'air mille hourras assourdissants dans un fracas salé.
 
Si vous vous baladez sur les Causses, caressez des yeux la carline à feuilles d'acanthe,
Appelée aussi « cardabelle », elle orne les portes des granges en signe de protection,
Son disque central illumine comme un petit soleil sa miniature de paillasson,
Mais gare à sa garniture de grandes feuilles vertes sacrément épineuses et urticantes.
 
Enfin dès la mi-Août, les bijoux à plumes, sorte d'arcs-en-ciel vivants,
Désertent les cours d'eaux et les falaises sableuses, les guêpiers à la robe diaprée,
Se préparent au grand départ, formant des bataillons bien rangés,
Destination le continent africain, sa chaleur et son soleil vivifiant.
 
L'ARIÉ....JOIE
Le 15 Août 2014
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