Avec sa besace sur le dos,Babar l'éléphant
Elle s'en va, la plume de Marco,
L'âme plutôt aventurière,
En quête de rimes et de vers.

Au pays Thaï, elle nous emmène ;
Les mots saisissent cette aubaine.
Les consonnes guettent l'imprévu,
Les voyelles, l'inédit, l'inconnu.

Elles ne cachent pas leur émotion,
Les lettres à la recherche de sensations,
Quand elles surprennent un artiste,
Un Monsieur, entrer sur la piste.

Le spectacle s'annonce unique,
D'une rare beauté, magique.
Les quatrains, impatients, s'agitent,
Les jeunes syllabes s'excitent.

Le poète croque le décor,
Un éden dans le Triangle d'or,
Maître cornac et son éléphant,
Quelques peintures et un tableau blanc.

Sur la scène tout est silence,
Dans les gradins, c'est l'effervescence
Quand Babar, avec trompe et pinceaux
Peint, sur la feuille blanche, son ego.

Les verbes retiennent leur souffle,
Les accords, stupéfaits, s'essoufflent,
Les adjectifs n'en croient pas leurs yeux,
Les superlatifs fusent dans les cieux.

Ovation pour Babar, l'éléphant,
Un sacré Monsieur, tout simplement
Qui, par sa bravoure et son travail,
Honore au plus haut son pays ThaÏ.

Marc Ganry