( ou Segonzac, la plénitude )
 
fournilsegonzac1
 
Elle me revient souvent en mémoiremarco communinant
Cette année là ! Au cœur de ma prime jeunesse.
Un printemps qui dure avec ses promesses,
Le soleil qui brille après les nuages gris noir.
 
"Beau Papa" est au fournil, Maman tient le magasin.
Le maître du pain (1) est un artiste, un besogneux.
La nuit, il pétrit, il cuit la pâte, il est heureux.
Un univers nouveau où je me fonds très bien.
 
Segonzac, un Eden où j'apprends la Vie.
J'y suis un papillon qui découvre les désirs,
A l'âge des amourettes, je goute aux plaisirs.
Dans ce jardin du bonheur, je muris.
 
Cette année là ! C'est "Ma Vie" d'Alain Barrière.
Walter Bonatti gravit la face nord du Cervin.
Dans l'église du village, je communie avec le Divin.
Au collège, on me dit studieux et de bonnes manières.
 1964
Cette année là ! C'est "la folle randonnée" (2),
La révélation, " l'appel de la montagne" (3)
L'accomplissement d'un rêve pour deux frérots de la campagne.
L'incroyable aventure, un défi de nos jeunes années.
 
Je garde secrètement en moi cette prouesse.
Une belle histoire d'amour, de communion et de partage,
Un lien fraternel indéfectible avéré dans les alpages
Et magnifié par le coup de foudre d'un berger pour "sa" doctoresse.(4)
 
1964 - Une année tout en douceur et nostalgie !
Une année plénitude que j'aurais voulue sans fin.
Cette année là... ! Ils étaient bleus les petits matins !
Une année bonheur, à Segonzac, où j'ai soufflé mes treize bougies.
 
 
(1) - voir le texte poétique "Le maître du pain"
(2) - voir le texte poétique " Folle randonnée " et les poèmes " MATTERHORN 1 et 2 "
(3) - voir le livret " L'appel de la montagne "
(4) - voir le poème " Coup de foudre "
 
Marc Ganry
19/01/2016