Balade Italienne le long des Lacs

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Du côté de Novara avec des panoramas de grande beauté
 
Dans ce bassin du Cusio entouré de sommets silencieux, les villages sommeillent,
A côté des étendues des eaux des rizières où se réfléchit le ciel de la plaine en veille,
Et des cultures autour des fermes clairsemées d’une campagne aux champs bordés de peupliers,
Proche des bois et des douces collines striées par les rangs de vignes altiers.
 
C’est par son Dôme que Novara se détache des rizières environnantes patriarcales,
Les colonnades ayant pour cible le ciel, partent à la conquête de l’espace à la verticale,
La statue du Sauveur sur sa flèche parachève le regard des pèlerins face à la Vierge et ses Saints,
Alors qu’en ville, le groupe de la « Piéta » du Broletto rappelle un passé très lointain.
 
Dans ce paysage uniforme et lisse, le touriste se trouble comme un marin sans boussole,
Les carrés symétriques séparés par les canaux et fossés, semblent voguer comme des gondoles,
Sur une mer d’eau calme où les grenouilles au soleil couchant entament leur symphonie d’amour,
Conduisant le visiteur dans une douce mélancolie, face au ciel d’opale de la chaîne des Alpes glamour.
 
Les collines navaroises résonnent sous les noms de Fora ou Boca, appellations de leurs vins centenaires,
Alors qu’au fond des plaisants coteaux les verts rivages de la vallée du Ticino,
Sont traversés par les brillantes vagues bleues du miroir bleuté de la rivière piémontaise,
Égayés par le chant des oiseaux en joyeuse compétition pour une ode bellissimo.
 
Dans le silence de la plaine de petites chapelles et oratoires lancent leurs voix angoissées,
De même que les châteaux et sites fortifiés ouvrent une lumineuse fenêtre sur le passé,
Les traces religieuses d’une mémoire ancienne surgissant dans ces campagnes, oasis du temps,
L’abbaye gothique St Nazzaro Sésia décorant de ses reflets cuivrés le ciel enflammé par le couchant.
 
Dans cette région où le cochon est élevé en religion, plats et vins aux grands corps foisonnent,
Aux plafonds de toutes les charcuteries pendent les énormes saucissons ou mortadelles pharaonnes,
Avec pour plats traditionnels la « cassoeula » aux choux de Milan, agrémentés de côtelettes de porc,
Ou la « paniscia » de riz, complétée par le « biscottino » trempé dans le Franciacorta d’or.
 
Orta, un lieu fascinant
 
Avec sa brume qui enveloppe parfois le lac et les teintes roses des sommets enneigés,
Orta et son Sacro Monte dédié à la vie de San Francesco accentue son charme délicat suranné,
Avec sa suite de panoramas entre ciel et montagnes encerclant le lac miroitant de luminescence,
Le village médiéval et baroque de San Giulio veille sur ses fresques de la Renaissance.
 
Le lac de Côme, une ode à l’amour dans le berceau du romantisme
 
Sur le lac de Côme, le spectacle est un émerveillement permanent,
Les eaux du lac jouent avec la couleur du ciel, teintes douces ou vives selon l’éclat du soleil,
Chaque villa, disséminée sur les hauteurs ou flirtant avec les rives, laissa une histoire en éveil,
A Bellagio, Franz Liszt et Marie de Flavigny, s’aimèrent passionnément.
 
L’étroitesse du lac fait se mirer une rive sur l’autre, le rendant particulièrement beau,
L’à-pic des montagnes aux couronnements neigeux semblent filer du ciel vers ses eaux,
Les villages de pêcheurs, les petites églises, les nobles demeures aux jardins luxuriants,
Une sorte de paradis sudiste, au pied de l’Europe du milieu, préservé des avanies du temps.
 
Rêvez à la douceur des matins clairs naissants sur les eaux cristallines du lac dormant,
Une brume délicate voilant à peine comme un rideau de gaze, les montagnes au lointain,
Le soleil du midi révélant les murs d’ocre des maisons et palais latins,
Les longs crépuscules teintés de rose indien tranchant avec les pelouses au vert phosphorescent.

Le Lac de Garde entre Douceur et Majesté

Fjord tropical aux eaux argentées striées de bleu, le lac ressemble à un petit paradis buissonnier,
Ici la nature a célébré ses noces entre les paysages de montagnes et les eaux bleues des ondes,
Ses flancs regorgent de vignes, de figuiers, d’oliviers, d’orangers et de citronniers,
Ou bien transformés en falaises érodés par les colères de Neptune, plongent dans ses eaux profondes.
 
De Virgile à Stendhal, de Catulle à Goethe, sa beauté a sublimé l’imagination des poètes d’antan,
Le long de ses rives des villages alanguis semblent échappés d’un manuel d’histoire d’avant,
Tels des paquebots en partance, les terrasses des hôtels sont ancrées sur ses rives d’argent,
Sur ses pentes, les villas antiques se noient dans une succession de jardins fascinants.
 
Les versants des montagnes peuplés d’oliviers argentés et de châtaigniers séculaires illuminent le décor,
Cyprès, palmiers, lauriers blancs et roses augmentent encore le charme de cet éden de commandator,
Ici, les « limonaï » ou jardins d’agrumes, disposés en gradins ont inspiré Goethe, le romancier allemand,
Comparés à un escalier de montagne où éclatent dans le vert feuillage les citrons d’or resplendissants.
 
Version revisitée du Lac Majeur en mémoire à Mort Schuman

Le soleil brille sur le Majeur
Les paons n’ont pas de couleurs
Et le bon vin italien
S'est habillé de paille en bien
Des enfants crient de bonheur
Et ils répandent la bonne humeur
En glissades et chapardements
C'est de leur âge et de leur temps
Ici je vis en plein bonheur
Le soleil brille sur le Majeur
 
Sur les îles Borromées
Les jardins y sont en fleurs
Dans les palais beaucoup de visiteurs
Comme sur l’îlot des pêcheurs
Sur Isola Bella , Isabella est à l’honneur
Sur Isola Madre s’est les Lombards enchanteurs
Ici la vie coule en douceur
Sur la « riva grassa » on est ailleurs
L’histoire se chante haut les cœurs
Le soleil brille sur le Majeur
 
Entre Véronne, Padoue et Venise
 
C’est à Vérone que les Montaigu et les Capulet se vouaient une haine ancestrale,
En pleine Renaissance, Shakespeare en tira une tragédie à la renommée mondiale,
Entre haine et souffrances, désespoirs et regrets, Roméo et Juliette à la passion vénale,
Feront de cette tragédie amoureuse un hymne à l’amour révolutionnant l’ordre social.
 
Dans la plaine du Pô, Padoue reçoit ses hôtes dans le Pré de la Vallée gardé par ses illustres,
Mais c’est dans sa basilique aux allures byzantines que St Antoine repose entouré de lustres,
Cet érudit au talent d’orateur suspendait les lois de la nature et guérissait des maux,
Ce moine franciscain terrassait l’erreur, prônait l’amour, l’espérance, et chassait les fléaux.
 
Miracle posé sur l’eau, toujours menacée, toujours sauvée, Venise envoûte,
De son Palais ducal à sa Cathédrale St Marc, la Sérénissime sur ses pilotis s’arque boute,
C’est sur son fil d’Ariane que la colombine quitte les ailes d’or de l’ange du Campanile,
Pour ouvrir le bal du Carnaval où les gondoles pavoisées croisent les vaporettos volubiles.
 
L’ARIÉ.....JOIE
Mai 2017
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