Le gendarme et les brunes

 

Je vais vous conter une histoire,
Peu banale mais un tantinet humoristique.
Rien que d'y penser, ma plume en rit.
Sur la place d'un village, il y a foire,
Veaux, vaches, cochons, bœufs et biques,
Poules et lapins, tous made in Berry.

Trois belles à cornes se pavanent,
Eprises de liberté en ce jour de stress.
Pauvres créatures au bien sombre destin !
Elles saluent bien bas moutons et ânes,
Les galants répondent aux princesses.
Nos demoiselles se sentent plein d'entrain.

Les trois effrontées en balade,
Devant la gendarmerie, se concertent.
Puis elles repartent d'un commun accord.
Objectif, rendre visite au chef de la brigade.
Une aubaine, la porte est grand' ouverte,
Quelle tête, il va faire le pandore !

En avant, marche, dit la plus hardie !
Pour les mignonnes au corps de starlette,
Les quelques marches ne font pas obstacle.
Le couloir est étroit, quant à lui.
La meneuse voit un képi et s'arrête.
De sa troupe, elle attend surprise et spectacle.

Trop occupé à sa procédure,
Pandore ne voit pas les visiteuses
Qui, doucement occupent les lieux.
Mon dieu, pensent-elles, quelle aventure !
Bonjour gendarme, voilà les audacieuses !!
El les vaches meuglent à qui mieux mieux.

Dans le bureau bien trop exigu
Le chef des cognes cauchemarde.
De mémoire de brigadier, c'est une première !
L'homme en kaki est otage, il n'en peut plus.
Elles le font prisonnier, les gaillardes,
Le dialogue à tout prix avec ces intrus.

Contre elles, il n'y aura pas de sanction !
Les encornées meuglèrent victoire.
Pandore, exaspéré, avala sa grande colère
Quand les vaches prirent leur résolution.
Demi-tour, direction le couloir !
Manoeuvre périlleuse mais salutaire !

Bien plus tard, à la gendarmerie,
Se présenta le maître des trublions.
Dîtes, chef, n'avez pas vu trois jeunes brunes ?
J'étais au bistrot quand elles sont parties !
L'histoire ne dit pas si le maquignon,
Avec pandore, a rigolé ou payé sa prune.


Marc Ganry