Partie 2 : Double jeu pour le chef de brigade
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Dans son bureau qui sent bon la cire
Marcellin rédige ses mémoires ;
De belles pages qu'il doit écrire,
Pour le vieil homme, demain sera trop tard.
Il se souvient, le Pays pleurait de douleurs,
Trahi par le grand vainqueur de Verdun,
Nation violée et asservie par le Führer,
France est mise à mort, aux armes Citoyens !

Le chef de brigade a mal aux entrailles.
Lui, loyal serviteur de la Gendarmerie,
Il désobéit et s'engage dans la bataille.
Faut conserver son Identité, à tout prix.

Dans les années quarante, au siècle dernier,
Quand la guestapo accomplit sa sinistre besogne,
L'holocauste nazi nourrit les charniers.
Double jeu pour Marcellin, chef des cognes,
Cœur et âme prêt à versant son sang,
Suprême sacrifice pour libérer Mère Patrie,
Soldat de la loi pétri de dévouement,
D'humanisme et d'altruisme, aussi.
Marcellin, brigadier tenace et volontaire,
Forgé par la foi, le travail et la passion,
L'autorité et la bonté dans ce bourg de Lozère,
L'intelligence et le respect dans la circonscription.

Un matin, l'ordre est donné par message,
« A Le Malzieu, tous les Juifs mâles du canton,
Entre dix-huit et cinquante ans d'âge
Seront arrêtés. Rendre compte fin opération »

Seul, en soldat de l'ombre, Marcellin agit,
Aide, protège et éloigne ces âmes de l'enfer,
Sauve du génocide des centaines de vies,
Mission de tous les dangers pour le militaire.

Dans le procès-verbal qu'il dresse,
Le chef Marcellin rend compte de l'intervention :
« Aucune famille juive découverte aux adresses,
Il a été impossible de procéder aux arrestations. »

Marc Ganry