lecole de mon enfance1

Quand je passe devant l'école de mes jeunes années
Et que je vois portes et fenêtres fermées à tout jamais,
Mon cœur crie sa peine et est révolté à la pensée que ce centre de Vie a succombé.
Il paraît que c'est un phénomène de société. J'ai du mal à me faire à cette idée.


Je me souviens, j'étais alors un tout petit enfant,
De la route que je sillonnais en gambadant
Pour me rendre à l'école de mon village d'antan.
J'étais jeune, j'avais tout à découvrir, j'étais innocent.

C'est là où j'ai appris la grammaire et la conjugaison.
C'était le temps de Blanche Neige, de la chèvre de Monsieur Seguin et de Cendrillon.
J'ai passé bien du temps pour connaître les quatre opérations,
Me rappeler les batailles, les fleuves, les chefs-lieux et les récitations.

Je m'appliquais à faire les pleins et les déliés,
Des lettres qui formaient des mots, puis des phrases pour finir en dictée.
Je me souviens du porte plume que je trempais dans l'encrier,
Et du bureau en bois sur lequel je gribouillais.

C'était ma première classe, mes premiers pas d'écolier.
Certes, j'ai connu d'autres écoles, collèges et lycées,
Mais mes souvenirs vagabondent rien que de penser, devant cet édifice fermé,
A ces premières et tendres années où morale rimait avec respect.

Ma maîtresse, je la revois devant le tableau noir,
Inscrivant l'alphabet, du calcul ou un résumé d'histoire.
Je ne vous oublierai jamais, Madame TOUCHARD,
Et de votre vivant, je vous le fais savoir.

Vous étiez l'âme vivante de la classe des petits.
Dispenser le savoir, pour vous, n'avait pas de prix.
Vous êtes un de mes repères dans cette drôle de vie.
Je vous dis un grand merci et ce poème, je vous le dédie.

Je me souviens de délicieux moments passés à la cantine,
Du maître de la classe des grands et de sa « Valentine ».
L'adulte que je suis retourne à ses racines,
Mais quel bonheur que de l'écrire avec des rimes.

Je passe de temps en temps devant mon école,
Je la salue et d'un seul coup, le présent s'envole
Pour rattraper les années passées dans mon village de Vignolles.
C'est ainsi à chaque fois que je passe en bagnole.

L'école de mon enfance aura toujours un visage.
Pour moi, elle vit, son cœur bat fort. Je lui rends hommage.
Même si portes et fenêtres sont closes, elle sera toujours l'école de mon village,
Et dans ma mémoire, la classe des petits n'aura jamais d'âge.

Marc GANRY