4 ème partie et fin : « Et Bacchus baptisa le Marcillac »
Les paroles de Bacchus enveloppent les fidèles,
Une voix forte, rassurante et divine,
Des mots d'espoir, de vie, un timbre paternel,
Un ton familier qui captive et qui fascine,
Une voix forte, rassurante et divine,
Des mots d'espoir, de vie, un timbre paternel,
Un ton familier qui captive et qui fascine,
L'élocution d'un sage, le sermon d'un messie,
Le parler de la communion, du partage et de la foi,
L'expression d'un Dieu qui illumine les cœurs et les regards aussi,
La force tranquille qui stimule les artisans du mansois,
Le messager du ciel qui promet qualité et abondance,
Simplement Bacchus, Dieu de la vigne et du vin,
Maître suprême des cépages de la France
Qui donne aux vignerons mauvaises notes et bons points.
Bacchus qui reçoit sur son corps les mains des besogneux,
A l'écoute des supplications qui montent de l'assemblée,
Appels ardents à la générosité et à la bonté d'un Dieu
Par des hommes, femmes et enfants, à leur Tout Puissant dévoués.
Bacchus qui a grand peine à parler et à se mouvoir
Tellement il est acclamé par les âmes en liesse,
Serré, pressé comme pour lui arracher un peu de pouvoir,
Garder envers soi une image, une odeur, une promesse.
Sur les nappes dressées, fleurs et couverts font bel effet,
Tables bénies par l'Invité surprise
Qui félicite ses hôtes pour ce copieux buffet
Ne cachant pas sa grande faim que les fumets aiguisent.
« Monseigneur, Grand Dieu qui règne sur les souches,
Goûtez moi cette piquette de nos vallons
Que l'on dit voluptueux et humble en bouche,
L'enfant des coteaux élevé par vos respectueux vignerons ! »
Le meilleur vin est élu pour la circonstance.
Et quand Bacchus porte à ses lèvres le tassou,
Un suave parfum de terroir fait rayonner l'Eminence,
Eclairant son visage à la barbe blanc roux.
Quelques rasades suffisent pour convaincre l'Immortel,
Qui, en avéré et émérite connaisseur des vins
Déclare d'une voix solennelle à tous ses fidèles :
« Mes amis, vous les travailleurs acharnés du raisin,
Je viens de boire le « Marcillac », fruit de votre labeur
Et je peux vous dire que ce breuvage, au corps tout en caractère
Mérite respect car il est le fruit de votre sueur,
L'âme profonde de ce terroir, écho de votre savoir faire.
Moi, Bacchus, le Dieu qui fais halte dans votre Cité,
Je baptise le « Marcillac », votre raison de vivre.
Je le nomme « Prince des Vins » et le sacre « A.O.C »,
De belles lettres de noblesse je lui délivre.
Vivent le « Marcillac » et les vignerons de ses vallons,
Je reviendrai, je vous le promets dans votre belle région ».
Marc Ganry
Illustration : Photo internet.