Cantal blues

Pèlerin cherchant un monde idéal,
J'ai marché sur les routes de France.
En chemin, j'ai découvert le Cantal,
Joyaux de toutes mes espérances.

Loin des cités du mal et de la peur,
J'ai appris la vie au goût nature,
Celle qui coule au gré des heures,
Forgeant des âmes et des cœurs purs.

Dans l'onde fougueuse des rivières,
Union sacrée de la terre et du ciel,
J'ai taquiné la truite de Schubert,
Merveilleuse dans sa robe arc-en-ciel.

Je suis allé de bourgs en villages,
Des hameaux, jadis débordant de vie,
Aujourd'hui n'offrant que pour visage,
Grande souffrance et lente agonie.

Dans les montagnes aux larges vallées,
Ecrins de verdure, zénith du bonheur,
J'ai laissé mes pensées batifoler,
Enivrant mes yeux de tant de douceurs.

Du haut des tours, gardiennes des châteaux,
Musées témoins, vestiges d'un passé,
La campagne posait, tel un tableau,
Fresque sublime pour gens pas pressés.

J'ai vogué sur la « belle Espérance »,
Oh ! Dordogne, si joliment contée,
La perle des rivières de France,
Source de lumière dans les foyers.

Sur les puys et sur les monts, j'ai grimpé.
L'air était léger, les fleurs sentaient bon.
Les troupeaux broutaient l'herbe parfumée,
Menu royal pour fromage de renom.

J'ai rencontré des Hommes au grand cœur,
Paysans de la France profonde,
Défenseurs d'une terre qui se meurt,
Otages des puissants de ce monde.

Ami, souffrant de la fièvre urbaine,
Je connais un remède quand t'as l'blues,
Le Cantal, pour toi, est une aubaine,
Loin de Paris, Lyon ou bien Toulouse.

Marc GANRY