L'histoire de France : un espoir de revenir au récit national 

Du fin fond de nos campagnes à nos villes, le patrimoine historique français est d'une richesse inégalable. Laplumedemarco, à son modeste niveau, est fière de contribuer à le faire connaitre et surtout celui des campagnes, enluminé par la poésie de Marco ou animé par les diaporamas de Guy Pujol que vous pouvez voir in extenso sur son site.

Point n’est nécessaire d’avoir fait des études - comme on dit dans le langage courant - pour comprendre l'histoire de tel ou tel monument de ce patrimoine historique, car notre niveau scolaire « certificat d'étude primaire » (pour les plus anciens d’entre nous) ou « brevet élémentaire » suffit et cela pour une simple et bonne raison : nous avons tous, nous les plus de 35 ans, appris l’Histoire de France à l'école primaire puis au collège.  

Je n’ai surtout pas la prétention ici de débattre des programmes d'histoire du collège, ce que je laisse aux spécialistes mais je lis leur analyse, je fais ma propre opinion et je choisis mon camp en toute lucidité. En bon citoyen, j'ai remarqué que depuis une vingtaine d'années, l'Histoire de France est mise à mal dans les programmes scolaires. Alors, je me demande si « les moins de 35 ans » sauront apprécier à sa juste valeur, comme leurs aînés, notre patrimoine historique. Une lueur d'espoir cependant : notre ministre actuel préside au grand retour de l'histoire nationale. Dont acte ! Malgré tout, je voudrais ici vous faire partager une note que j’ai rédigée, il y a quelque temps, pour m’insurger contre un article paru dans un grand  journal hebdomadaire : 

J’approuve que vous dénonciez l’utilisation de l’Histoire à des fins politiques mais je désapprouve quand vous écrivez « En finir avec le roman national » et « Dénoncer les falsificateurs ». Vous dénoncez aussi ces « nostalgiques (NDA : mes anciens prof d’histoire en font partie ?) d’une soi-disant gloire passée de la France qui choisissent les périodes d’expansion » ! Pourtant, dans mes cours d’histoire du primaire des années 60, ni la peste noire, ni les défaites (Azincourt, Waterloo…), ni les grandes invasions n’étaient escamotées et notre instituteur nous enseignait que la France était le produit de ces invasions; en revanche, contrairement à aujourd’hui, était soulignée l’œuvre d’unification du territoire français par Charles VII, Louis XI, Louis XIII et Richelieu et cette œuvre-là ce n’est pas du roman ! 

Non, ce ne sont pas les nouvelles découvertes archéologiques, l’informatique ou la manière de raconter l’histoire - qui selon vous serait liée à l’époque ce que je conteste car l’Histoire par définition tend vers l’objectivité - qui justifient l’évolution actuelle des programmes d’histoire mais bien les nouveaux maitres bien-pensant qui veulent des nouvelles générations moins nationalistes et plus mondialistes, alors que c’est l’inverse dans nombre de pays tels la Chine ou le Japon.

Vous incriminez à deux reprises un parti politique alors que ce parti n’est responsable en rien des programmes d’histoire actuels qui donnent la primeur à l’islam, à l’esclavage et à la colonisation, en revanche vous ne dites rien de la loi Taubira sur la traite négrière - un drame épouvantable qui justifie que ce programme a bien sa place dans les manuels - mais une loi qui donne une lecture partielle de l’histoire puisqu’elle oublie l’esclavage des Blancs Européens avec plus d’1 million de victimes, qui sévissait encore au 19e siècle. 

Voici la réponse de la revue :

Vous avez raison, les programmes n'ont pas occulté, ni dans le passé ni aujourd'hui les périodes noires. L'article ne portait pas sur l'enseignement tel qu'il est pratiqué actuellement mais sur le fait que les politiques, par leurs petites phrases, portent un discours sur une histoire de France glorieuse comme si on l'avait toujours racontée de la même manière, et font croire qu'elle était racontée ainsi il y a un siècle. Il y aurait un risque certain et inutile à écrire et transmettre l'histoire de la manière simpliste dont ils le suggèrent. 
Les quelques méthodes nouvelles que notre journaliste donne (archéologie, histoire comparée, croisée, ou nouvelles sources exploitées) ne sont que des exemples actuels pour renouveler l'éclairage sur le passé. Mais à chaque génération d'historien, il y a des relectures et des réécritures. Ce qui est tout à fait  normal, mais il faut juste en être conscient. Ce dossier avait pour but de montrer comment se fabrique l'histoire aujourd'hui.

 

Francis Ganry

2 mars 2019